A ce stade de la procédure, la Locale Ecolo de Chièvres reste interrogative :
  • d’une part par rapport au besoin que cette BDH est sensée rencontrer : alors que le ministre Borsus nous assure que tous les experts sont unanimes pour dire que cette ligne THT répond à un réel besoin notamment pour alimenter nos entreprises en électricité propre, via cette motion nous tenons à rappeler que d’autres experts attirent en vain notre attention sur le non-sens de poursuivre selon le modèle économique destructeur qui est le nôtre et qui est responsable de la disparition de 60% du vivant de cette planète en 40 ans ! Cela a-t-il du sens ? N’est-il pas temps de se tourner vers l’indispensable sobriété dans notre manière de consommer et donc de produire ? Si la transition énergétique est urgente, certes, elle doit toutefois s’accompagner urgemment d’autres transitions écologiques au sens large, de véritables métamorphoses dans notre façon de vivre, de consommer de l’énergie, d’occuper les espaces, de produire les denrées alimentaires et non alimentaires, de nous déplacer…..Pour nos enfants, nous avons l’obligation de mettre en œuvre un modèle de société basé sur la sobriété énergétique, la solidarité, le partage, le respect du vivant. Cette réflexion est aujourd’hui absente du projet de BDH et nous ne le regrettons. Nous ne pouvons valider la poursuite de ce modèle destructeur.
  • d’autre part, si nous faisons abstraction de cette évidence – ce qui est loin d’être évident! – et qu’il était réellement impératif et vital de répondre à ce besoin en énergie, nous nous posons la question, contrairement à Monsieur Borsus, de savoir si le choix d’Elia d’opter pour une liaison aérienne en courant alternatif saucissonnée en deux tronçons (un tronçon flamand – le projet Ventilus reliant la mer du nord à Avelgem – et le tronçon wallon – la BDH reliant Avelgem à Courcelles) est le plus pertinent. Comme d’autres experts n’ayant pas été entendus, nous nous posons la question de savoir si d’autres technologies nettement moins impactantes (une liaison enfouie en courant continu ininterrompue entre Zeebruges et Courcelles ou Thianges par exemple et longeant nos autoroutes et canaux) ne seraient pas plus pertinentes à concevoir pour atteindre cet objectif sans impacter notre paysage ni surtout la santé des riverains? Cette alternative – pourtant partiellement validée par l’UMons aurait mérité d’être creusée, c’est le cas de le dire, avant de se prononcer comme l’a fait le ministre le mois dernier en donnant son accord sur la procédure de révision du plan de secteur libérant un couloir de 200m de large tout au long du parcours qui viendra défigurer notre territoire et faire peser un risque non négligeable sur la santé des riverains.

En l’absence de réponse par rapport à ce double questionnement, nous confirmons notre opposition à la décision prise par le Ministre Willy BORSUS validant les orientations liées à la procédure de révision du plan de secteur et au lancement des études d’incidences environnementales pour le projet de la « Boucle du Hainaut ». Et nous insistons pour que le contenu du Rapport des incidences sur l’environnement, qui devra être arrêté par M. le Ministre BORSUS, intègre notamment l’examen des éléments suivants :

  • Les hypothèses d’évolution des besoins en consommation d’électricité de la Wallonie, en envisageant prioritairement un scenario le plus sobre possible.
  • Prioritairement : l’alternative en courant continu (HVDC) qui permettrait l’enfouissement de la totalité de la ligne électrique (de la Mer du Nord à Courcelles);
  • L’ensemble des tracés alternatifs proposés. »